LETTRE D'ACTION

Inclusion de la capnographie comme équipement essentiel de surveillance de l’anesthésie

La capnographie est largement utilisée dans les salles d’opération des pays à revenu élevé depuis plus de trois décennies. Son introduction aux États-Unis en 1991 a entraîné une baisse spectaculaire des complications et des décès liés à l’anesthésie. Pourtant, la capnographie reste largement indisponible dans la plupart des salles d’opération à faibles ressources, les études montrant qu’il y a souvent un écart de 100 % entre le besoin de capnographie et sa disponibilité dans les pays à faible revenu. 

Un capnographe est le meilleur outil pour détecter l’une des principales causes de complications et de décès liés à l’anesthésie dans les milieux à faibles ressources : le mauvais positionnement du tube respiratoire fournissant de l’oxygène au patient. Sans approvisionnement en oxygène, le patient subira des dommages catastrophiques en quelques minutes.

Les traitements chirurgicaux sont essentiels à la santé mondiale, à la santé maternelle, néonatale et infantile, au traitement et à la gestion des maladies non transmissibles, ainsi qu’aux soins d’urgence et intensifs. Il est primordial d’assurer la sécurité des patients. En signant cette déclaration, nous nous engageons à plaider en faveur de l’inclusion obligatoire de la capnographie dans les lignes directrices sur la surveillance de l’anesthésie. Cela garantira des pratiques d’anesthésie et de chirurgie plus sûres et améliorera considérablement les résultats de santé pour chaque patient, partout.

Les ministères de la Santé, les organisations, les sociétés et associations professionnelles, les hôpitaux et les particuliers soussignés appellent l’Organisation mondiale de la Santé et les décideurs nationaux à catalyser l’adoption de la capnographie dans les milieux à faibles ressources en prenant les mesures immédiates suivantes :

1. Les Normes internationales pour une pratique sécuritaire de l’anesthésie de l’Organisation Mondiale de la Santé et de la Fédération mondiale des sociétés d’anesthésiologistes (WFSA-OMS), doivent – pour la capnographie – passer de la catégorie actuelle « recommandée pour les patients subissant une anesthésie générale et une sédation profonde » à la catégorie la plus élevée, « fortement recommandée », soit l’équivalent d’une norme obligatoire.
2. Inclure le capnographe, en plus de l’oxymètre de pouls, dans la liste de contrôle de sécurité chirurgicale de l’OMS en tant qu’équipement de surveillance de l’anesthésie pour une chirurgie en toute sécurité.
3. Inclure la capnographie comme essentielle pour la pratique sécuritaire de l’anesthésie dans les directives nationales en anesthésie.